Contribution de la Fédération Anglicane et Catholique Chrétienne dans le canton de Vaud

Un premier pas pour trouver la paix pourrait bien être dans la nature de notre belle région, dans le canton de Vaud. Le poète Wendell Berry évoque un chemin de la paix: 

Quand le désespoir pour le monde grandit en moi…Je vais m’allonger là où le magnifique canard sauvage se repose sur l’eau, et là où le grand héron se nourrit.

J’entre dans la paix la nature sauvage

Je me repose dans la grâce du monde, et je suis libre.

La paix des choses sauvages, Wendell Berry        

Le confinement de Covid-19 dans cette belle région nous a fait le cadeau d’une beauté naturelle dans laquelle nous pouvons nous renouveler. Nous avons pu voir la nature qui s’anime ce printemps et qui émerge dans un environnement plus pur et plus calme. Nous prions qu’après ce confinement, nous continuerons non seulement à trouver des chemins de paix dans la création mais que nous ferons aussi la paix avec la création, marchant humblement sur la terre.

Un chemin de paix dans la nature

Un chemin de paix dans nos demeures

Comme l’a dit un collègue, la paix n’est pas simple; c’est plutôt une question de sang, de sueur et de larmes. «Vivre ensemble» et «la paix» n’ont pas toujours été des partenaires faciles. Nous parents avec nos quatre adolescents dans notre appartement, nous avons dû persévérer pour trouver des moyens de vivre ensemble en paix pendant ce confinement. Je suis sûre que de nombreuses familles dans le monde entier ont essayé de résoudre ce défi. Je prie que nous puissions tous découvrir des moments de vrai Shalom dans un partage honnête, grâce au pardon et une compréhension renouvelée.
         

Un chemin de paix dans nos communautés de foi

C’est dans ces mêmes foyers que nous avons établi nos églises, seuls et connectés avec les autres croyants. Privés de nos édifices consacrés, la barrière entre le sacré et le laïque s’est effacée alors que nous découvrions le sacré dans tous les lieux que nous habitions. Nous avons partagé le culte virtuel grâce au don de la technologie – ce qui a inspiré beaucoup des membres de nos communautés. Par exemple, chaque matin, nous vivons la prière du matin virtuelle, partageant notre liturgie et nos rites familiers. Après nous prenons quelques minutes pour saluer les visages dans la galerie de Zoom et pour apprécier un moment de convivialité avant d’entamer la journée. Nous reconnaissons que d’autres membres de nos communautés se sont plus éloignés à cause de la technologie ou à cause des grandes pressions professionnelles ou privées. Dans ces temps d’incertitude, nous demandons à Dieu de la bienveillance pour nous-même et pour nos proches ainsi que de la prudence pour nos paroles sur les réseaux, cherchant à accomplir ce que nous pouvons et à accepter nos limites.

Un chemin de paix dans notre société

«La paix n’est pas simple, mais plutôt une question de sang, de sueur et de larmes. » Pourtant, c’est peut-être juste cela. Le Covid-19 a mis en lumière notre humanité partagée, notre sang, notre sueur et nos larmes partagés – et en cela, nous avons trouvé de nouvelles connexions et une nouvelle compréhension. La souffrance partagée a éveillé l’empathie parmi nous, et nous sommes devenus plus conscients de ce qui nous unit et plus sensibles aux vulnérables dans nos alentours. Un membre de notre église a commenté la manière dont les affaires sont devenues plus humaines – les collègues se demandent – Comment ça va ? Comment va votre famille?

L’expérience partagée de la désorientation a aidé des personnes de toutes confessions ou sans confession à repenser ce qui compte vraiment et ceci a suscité beaucoup de réflexion et de questions sur où trouver la vraie paix. Je suis sûre que toutes nos communautés religieuses ont pu orienter les personnes vers le don de la paix avec Dieu et avec leur prochain et à prier pour eux.

En tant que personnes de foi, nous avons été humiliés et notre besoin de Dieu nous a été rappelé. Ce n’est pas facile à réaliser mais c’est un don divin que nous demandons tous avec ferveur. Alors que nous continuons à trouver notre chemin à travers cette pandémie, ma prière serait que toutes nos communautés religieuses continuent à chercher ensemble des chemins de paix dans la nature et avec la création, dans nos foyers et nos communautés de foi, plaçant continuellement notre confiance en Dieu.

Révérende Carolyn Cooke, Pasteur de l’Eglise Anglicane de la Côte, en Suisse et en France, membre de la Fédération des Eglises Anglicane et Catholique-Chrétienne dans le canton de Vaud. Avec ses remerciements au Dr Clare et Révérend Alan Amos pour leurs conseils et leur aide.


Parler et rire ensemble,

Entendre et écouter,

Être attentifs les uns aux autres,

Se rendre service,

Vivre ensemble et donner de son temps,

Tout en se taquinant,

Se faire confiance,

Respecter les limites,

Être proches.

Tout en gardant parfois ses distances.

Se respecter mutuellement.

Et lorsque les opinions divergent,

Apprendre les uns des autres,

Donner du courage,

Donner espérance et confiance,

Donner des conseils et savoir en demander

Souffrir du vide que laissent les absents,

Saluer joyeusement les arrivants,

Donner des signes qui viennent du cœur,

Qui s’expriment par des mots

Ou par des gestes.

Il est bon

Que des êtres humains

Rendent visible sa présence

Là où elle est perceptible.

Il est bon

Que tu existes!

Prière tiré du livre «Au cœur de la vie»

Chères lectrices, chers lecteurs

J’ai trouvé cette prière et elle m’a tout de suite parlé. Les 3 grands thèmes qui ressortent sont:

– Être proche tout en gardant parfois ses distances;

– Donner du courage;

– Donner des signes qui viennent du cœur, qui s’expriment par des mots ou par des gestes.

N’avons-nous pas tous besoin d’une certaine proximité l’un de l’autre, sans se soucier de notre appartenance religieuse? Garder ses distances – ses convictions – est une chose, mais agir ensemble et avoir confiance en est une autre.

Nous manquons tous de courage parfois. Quoi de mieux de pouvoir recevoir des encouragements? N’est-ce pas ça aussi le vivre-ensemble?

S’exprimer ou faire un geste qui vient du cœur, qui nous donne de l’espoir et du réconfort nous fait sentir de faire partie de cet ensemble qui s’appelle «humanité».

C’est nous tous uni qui sommes la force pour affronter nos craintes, nos désirs et notre monde.

Geneviève Savaux, membre du Conseil de l’Eglise Catholique-Chrétienne